Moonriver 404 Reference

Le Passe Musical

Par LeBeauSon - Janvier 2022


Perception d’ensemble

Le Moonriver 404 Reference est un intégré qui existe par lui-même, doté d’une personnalité engagée, parfaitement assumée et cohérente, intégralement vouée à l’harmonie artistique.

Une proposition atemporelle qui oppose une plausibilité concrète à ceux qui estiment que « older is more beautiful » en acceptant ou exaltant trop de défauts inhérents à des valeurs figées.

L’intégré suédois réussit à nous séduire par une forme d’expressivité différente de nos critères, plutôt dans la tendresse humaine d’un échange amical et insouciant autour d’un feu de bois que la sensibilité intime plus ou moins contenue d’un frisson épidermique.

Soit.

Pour autant, on en redemande.

Le Moonriver 404 Reference est un appareil envoûtant !!!!!!!!!!!!

Qui mérite sans aucun doute notre « Diamant sur Canapé »


NB : Code couleur pour ce banc d’essai : Orange (3 200 à 6 500 €) ; l’appareil hors option étant en effet suggéré aux alentours de 5 000 €.

L’option Phono MM/MC aux alentours de 600 €


Créer une marque venant rallonger la liste quasi infinie des appareils hifi existants suppose, idéalement, d’avoir une idée forte en tête, novatrice ou obsessionnelle ; sauf à réussir à se faire connaître par la puissance mensongère de l’argent et d’une communication tous azimuts, à la rigueur, ou se contenter de vivoter dans le réseau restreint d’une première ligne de bande de potes qui s’étendra plus ou moins par le bouche-à-oreille.

Sans creuser plus à fond dans les motivations du fondateur de la marque suédoise Moonriver – un nom joliment lyrique, surtout s’il évoque l’exquise Audrey Hepburn dans Breakfeast at Tiffany’s (hé hé : Diamants sur Canapé, en français) – installée à Malmö, on peut supposer au risque de se tromper que ce monsieur (George Polychronidis ?) a voulu recentrer la haute-fidélité sur les qualités intemporelles des fondamentaux et du cœur sans tomber dans la mièvrerie du « c’était mieux avant ».

Avant quoi ? Avant qui ?

Il suffit d’ouvrir l’appareil, qui est le fruit de plus de 5 ans de développement (3 pour le modèle 404 et deux de plus pour le modèle testé ce jour : le 404 Référence) – ce que nous avons dû faire pour accéder au réglage de la carte phono MM/MC – pour voir sans ambiguïté que l’ingénieur a bien compris ce que la technologie moderne pouvait apporter à la reproduction musicale.

J’en profite pour préciser que l’implantation est absolument superbe, un modèle de rationalisation ; on aperçoit au passage divers composants de surface parmi les plus réputés du moment.

En revanche, la présentation et les fonctions de l’objet semblent vouloir évoquer les grandes années d’une haute-fidélité plus exactement balbutiante et qui au contraire entrait dans une phase industrielle. Personnellement, c’est le souvenir d’un intégré Sansui à transistors au Germanium qui m’est venu à l’esprit.

Dans son hommage aux valeurs du passé, le fabricant suédois n’a pas poussé au-delà d’inclure un potentiomètre de balance et une boucle de monitoring dont le volume est ajustable par un des quatre « boutons » en façade. Les deux autres étant bien évidemment le sélecteur d’entrée (commutation à relais, s’il vous plaît) et le réglage de volume.

Ah si : un commutateur stéréo/mono, pas idiot pour ceux qui écoutent des vinyles monos.

Je précise dès maintenant qu’une télécommande, à peine plus encombrante que celle de la marque à la pomme, est livrée avec l’appareil et que, même petite, elle est très bien pensée puisque, même dans l’obscurité, le pouce trouvera les fonctions essentielles sans difficulté !

Le cadre « bois » partiel qui détoure la façade noire aux lignes tendues, la typo, jaune, les boutons creusés, tout participe au sentiment d’un appareil surgi du passé. Le poussoir allumage/extinction surprend un peu au début ; lui aussi déclenche un relais. Une petite lumière jaune très discrète s’allume, ainsi qu’une plus petite encore pour désigner sur le bouton idoine l’entrée sélectionnée. Détail amusant : un sélecteur permet d’atténuer les diodes, voire les éteindre ; elles sont si ténues en position standard qu’on n’est pas vraiment sûr de l’intérêt de la chose, mais bon. Il y aura sans doute des gens avertis pour dire que ça fonctionne mieux sans les lumières.

A l’arrière, les quatre entrées sont toutes en RCA : pas de symétrique.

Et alors ? Rien.

La première entrée est aussi celle qui accueillera la carte phono MM/MC optionnelle, disposée alors dans un coffret de blindage.

Une entrée semble condamnée si on choisit la carte USB, pas disponible actuellement si j’ai bien compris. 2 paires de sorties RCA sont dédiées à une utilisation vers un ampli de puissance, peut-être pour de la bi-amplification passive ou un caisson de grave. Une entrée et sortie monitoring est également prévue, on l’aura compris, et après tout pourquoi pas puisqu’on peut voir refleurir çà et là des magnétos à bandes et on murmure que la cassette ferait son retour. Ppfff….

Les sorties vers les HP sont des WBT Nextgen. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, sachez que ce sont des connecteurs haut-de-gamme dont la double particularité est la qualité du conducteur et une faible quantité de métal pour éviter la dispersion. Un peu comme les ETI. Je me sens comme un informaticien : plus j’explique, moins c’est compréhensible.

L’intégré suédois n’est pas un monstre de puissance (2 x 50 W sous 8 ohms), mais on verra à l’usage qu’il les déploie aisément, donnant même l’impression d’avoir affaire à une Classe A de la même puissance. Ce qui n’est pas le cas.

430 mm (standard) x 135 x 390 renforcent le sentiment d’un appareil Vintage. 13 Kgs n’en font pas un colosse, mais, comme évoqué précédemment, ça veut simplement dire que l’alimentation est bien faite car cet ampli ne s’éparpille jamais, ne distord pas et ne semble jamais faiblir.

 


Bon certes, on ne l’a pas branché sur des cercueils non plus, mais quand même, on devine qu’il sera à l’aise dans la plupart des situations.

Eera Majestuoso II, Atoll DAC300, Gato CDD1, Michell Orbe + Sorane (qui n’a rien vu venir) + Hana SL, Cadence « ++ » et Harmonie V3, Living Voice R25 (idéal), Courbet 8, Atlantis AT23, Blumenhofer Mini, câbles Legato, Neodio, Nodal, Mudra.

Je rappelle que les écoutes sont collectives et que je (enfin, moi, quoi...) ne suis que le rapporteur d’avis partagés.

 

 

Richesse des timbres - équilibre tonal :

J’ai commis l’erreur de rapidement brancher une platine vinyle sur l’intégré suédois.

Pourquoi l’erreur ? Parce que l’impression que le Moonriver 404 Reference est conçu pour les bonnes vielles galettes « microsillon » est si entêtante que je n’ai pu me retenir de revisiter moult « standards » de ma discothèque, qui plus est en en écoutant à minima une face complète, parfois l’œuvre intégrale ; or, personne n’a râlé.

Ce qui, au passage, en dit long sur la qualité de l’entrée phono de l’appareil.

Donc je vais commencer par un des rares fichiers numériques retenus pour la rédaction de cet essai, l’Opus 31 de Beethoven par Andreas Haefliger où je me suis plus particulièrement penché sur l’Opus 31 n°2 « Der Sturm ». Le virtuose suisse nous en livre une lecture verticale, esquivant les épanchements de romantisme ou les afféteries inutiles ; au contraire, il esquisse des variations de rythmes tout en finesse et surtout des enchainements de couleurs inhabituelles accompagnés d’une expressivité épurée qui évoque les meilleures heures de Gulda, semblant surgir, par la précision du toucher, d’un pianoforte.

Ce n’est pas le cas, puisque Haefliger joue un « Bechstein » qui, nonobstant son nom (Grand Piano), paraît minuscule sur la photographie de la jaquette. Il « sonne » d’ailleurs un peu maigre en effet, mais si réactif ! …

… et brosse d’emblée deux caractéristiques (au moins) de l’intégré Moonriver :

- une envolée de teintes habilement variées dans un essaim harmonique contenu,

- et une plénitude générale qui ennoblit ce surprenant piano d’un peu plus de corps qu’on n’en attendait.

Contenu car l’envolée n’est pas celle de la panique piaillante d’une cohorte d’étourneaux effrayés par un coup de fusil, mais celle d’une escadrille ordonnancée de migrateurs tels ceux symbolisant « Quand passent les cigognes » de Mikhaïl Konstantinovitch Kalatozov (Palme d’or à Cannes en 1958).

En clair : pas de brillance ou de luminosité spécieuse pour faire reluire les rangs harmoniques.

Une précaution oratoire s’impose cependant dès maintenant : nous constaterons au fur et à mesure de nos investigations - plus poussées que souvent du fait d’une personnalité parfois difficile à appréhender de cet objet hors norme -, que le 404 Reference dépend plus que beaucoup de l’écosystème, car peut réagir bizarrement à quelque composante que ce soit de la mise en œuvre. Si ce n’est troquer son comportement d’une enceinte à l’autre. Ou plus précisément : il change parfois la perception d’enceintes – entre autres - qu’on connait bien sans jamais imposer pour autant une coloration systématique.

Parenthèse : et c’est particulièrement intéressant pour les pauvres critiques que nous sommes, car cet engin donne envie de comprendre, de creuser ; de bosser.

Bosser… Je crois que ceux qui vomissent nos BE n’ont aucune idée ou, moins encore, de respect du boulot que nous fournissons. Il faut dire que régurgiter des anathèmes avec trois mots de vocabulaire haineux, ce n’est pas fatigant. Mais pas vraiment précis. Et certainement pas objectif. Fin de la parenthèse

Considérant toutefois que le résultat est somptueux quelle que soit la combinaison, au point qu’on a été contraints de se demander si ce n’était pas « trop somptueux ».

Sur la combinaison du moment (les Living Voice reliées par du Nodal), la qualité des transitoires du piano d’Haefliger, le ciselé des fronts d’onde et les amplitudes des déliés sont tels qu’on ne se pose la question que pour la forme quand bien même on connait des appareils plus rapides sur les attaques. Admettons. Plus nuancées ? Ah… La proportion des compétiteurs s’effondre soudain.…

Mais c’est aussi la volonté de ne pas se laisser piéger qui justifie qu’en sept jours, on a branché six paires d’enceintes différentes et croisé les câbles.

Un Beethoven ne venant jamais seul, nous procédons à une expérience radicalement différente via un impeccable (re)pressage (vinyle, au cas où ça n’irait pas de soi) américain de 1970 de la 7e Symphonie Op 92 par le LSO sous la baguette d’Antal Doráti en 1963.

Homme de feu, de ferveur et de précision, souvent plus fougueux mais à peine moins méticuleux que son compatriote Fritz Reiner, le chef hongrois a laissé dans son vaste héritage discographique quelques Bartók, Berg ou Stravinsky mémorables (comparer ses Bartók et Stravinsky divers effectués avec le Minneapolis Orchestra ou le LSO dans les années 60 à ceux exécutés à Detroit dans les années 80, représente des instants de flânerie musicologique passionnants) ; mais n’oublions pas sa vision héroïque des dernières symphonies de Haydn ainsi, bien sûr, que ses Beethoven, 3, 5, 6 et 7, sans oublier les « Concerto ».

Le pouvoir chromatique de l’intégré suédois tricote des teintes magnifiques pour ne pas dire sublimées tout autant que les matières particulièrement denses, sur le fil d’une éventuelle corpulence, dégageant une lascivité qui, si elle évoque la bonhommie dodue fréquente de célèbres électroniques scandinaves, la décape de toute forme de lenteur ou épaisseur d’édredon un peu trop étouffant.

Et si, certes, le corps est généreux, agrémentant des cordes soyeuses - mais ardentes ! - de boisés matérialisés, ainsi que la petite harmonie plus organique et séduisante que souvent - qui plus est impeccablement placée en profondeur aussi bien qu’en plausibilité dimensionnelle -, cette coquetterie n’envenime en rien l’inspiration artistique.

La matité de cet amplificateur atypique, qui ne cherche pas la résolution par la brillance, respecte celle des enregistrements de Mercury, l’atmosphère de la salle (même à Londres !), quitte à possiblement la « truquer », générant une intimité des plus impliquantes.

C’est pourquoi j’éprouve le besoin de vérifier que je ne subis pas (moi ?) une illusion pernicieuse perfidement née du grand cœur des Vikings.

Aussi tenté-je une deuxième approche symphonique : Debussy, Images, par Petrén Boulez (euh…) et Cleveland, un disque (en vinyle, si si) édité par CBS en 1969, écoute alors faite sur Gustave (1819-1877) 8 de Davis.

Je ne vais pas inutilement commenter le contradictoire respect manifesté par l’Ayatollah Boulez à la musique « classiquement » moderne d’Achille-Claude (Debussy). N’oublions pas à ce propos, que Boulez, à en croire Ned Rorem, avait été adoubé par Cocteau. Tout un monde d’entre soi nimbé de privilèges hors sol.

Alors, soit, nous allons retrouver – via le champion suédois - une même fringance bourgeoise, cependant raffinée cette fois du dandysme culturel typique d’une fin de 19e et début de 20e siècle de salon, proustienne à souhait…

Autrement dit des timbres d’une préciosité délicieuse, friandises rendues expertement goûteuses par l’art gourmet de pâtissiers viennois.

Mais, puisque nous sommes assujettis à un retour au concret (pour le moins terre à terre), je me dois de préciser que ce très beau 33 tours révèle aussi l’affirmation d’une puissante énergie campée par le marteau de Thor en test, assise sur une admirable densité de l’aigu installant une matité que, personnellement (en fait, pas que moi : mes coéquipiers aussi), je considère comme un prérequis à la justesse.

Vinyle encore ? David Bowie - dont l’amphibolie antérieure n’a jamais été snobe -, avec le probablement mésestimé Let’s Dance ; le désir du grand DB de conquérir un public nouveau l’ayant amené à faire produire par Nile Rodgers un album moins expérimental et orienté Dancefloor a posé l’excommunication sur ce formidable tableau. A tort. Notre vecteur en test se fera sans vergogne l’avocat du diable (VS la bêtise bêlante).

Car, lorsqu’on écoute ce moment par l’intermédiaire – notamment – du 404 Reference, on ne saura nier combien l’album est foisonnant d’idées en apparence simples - d’autant que les musiciens semblent aussi décontractés que s’ils se faisaient les ongles -, et même novateur par des mélanges de rythmiques quasi divergentes entre basse/batterie, élans funky de guitare qui n’appartiennent qu’à Nile Rodgers et section de cuivres, couleurs contraires, la sonorité trapue, décalée dans la fête, de Stevie Ray Vaughan, et évidemment le chant exceptionnel de la Star dégingandée, nous obligeant à réfuter les détracteurs qui certifient - sur la base de l’enfermement abstrait ou dogmatique - que la version de China Girl par Iggy Pop est supérieure.

Mais non ! Différente, soit. Supérieure ? No Way !

Ce disque établit quand même un équilibre tonal légèrement en creux de notre petit bonhomme (l’intégré scandinave), en tout cas dans une « zone médiane du médium » (débrouillez-vous avec ça) qui, s’il pourrait dès lors évoquer une image sonore à l’ancienne, déjoue en tout cas tout effet loudness de notables réalisations glamours.

Parallèlement, l’énergie déployée est démoniaque, aussi stable qu’un supertanker sur le lac d’Annecy par temps calme, enfonçant de partout et estampillant un relief animal des musiciens dans votre salon alors que, sur cette œuvre, la scène sonore est un peu plate. Et si le registre grave peut sembler un poil rondelet, il est suffisamment (radicalement ?) cogneur pour déjouer toute forme de mollesse, au point qu’on distingue nettement la différence de style entre la basse de Carmine Rojas (d’un lyrisme désinvolte pour le moins bluffant) et celle de Bernard Edwards sur Without You. Idem pour les touchers passablement différents de Tony Thompson et Omar Hakim, immense batteur à mon avis sous-estimé, à preuve son travail tout en décontraction et apparente simplicité dans cet album, d’une efficacité qui laisse pantois, évoquant quelques moments grandioses de la rythmique de Prince.

Pour continuer sur le sujet du jour (le Moonriver 404 Reference ; comme quoi je suis) la ligne de basse de Rojas, limite potelée, on l’a dit, est d’une lisibilité chantante irréprochable, en tout cas sur les Living Voice à ce moment ; et si le swing pourrait sembler un peu mécanique sur les fondations rythmiques, on est surpris des petits effets du poignet magique de Nile Rodgers ainsi que de sinuosités virevoltantes des cuivres (Modern Love) qui insufflent le doute.

Le swing n’étant pas le sujet de la rubrique, je m’arrêterais à supposer que l’idée de cette production étant la piste de danse, il est normal que la batterie pose un beat mécanique.

Équilibre tonal

?

 

 

Beauté des timbres



Scène sonore : 

Continuant à fouiller dans les vinyles négligés, je ressors la pochade réalisée par Rodion Shchedrin sur une suite de la Carmen de Bizet arrangée pour les ballets russes, et plus particulièrement pour son épouse, prima ballerina assoluta du Bolchoï, Maya Mikhailovna Plisetskaya.

Pochade ? Sans doute pas : tout porte à croire que, en 1967, l’humour ne régnait pas dans le monde artistique en URSS ; mais c’en est devenu une sous la patte d’Arthur Fiedler et son Boston Pops en 1970 (vinyle RCA Dynagroove pressage américain). Comme quoi la guerre froide dépassait les idéaux caricaturaux de la CIA et du NKVD (déjà devenu Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti ? En 67 ? Oh, oui, bien sûr) et corrompait le rapport à la culture.

On ne peut que se réjouir de la ferveur de l’ensemble (je rappelle que l’adaptation est dédiée à un orchestre de cordes et percussions touffues) illustrant la corrélative franchise et rapidité de l’intégré.

Mais, plus intéressant encore, l’espace offert par la reproduction, s’il n’est pas le plus respirant qu’on connaisse, est pourtant large, épanoui et fait avant tout preuve d’une profondeur suffisamment véridique pour qu’on sente l’atmosphère de la salle. La perception précise – arrangée encore par le profil de la courbe tonale de l’appareil - des matières, bois, cordes, métaux, peaux accentue le plaisir coquin de la galéjade, alors qu’on identifie facilement la couleur des micros d’époque, le tout semblant rentrer dans une logique globale idéale avec le couple Moonriver + Living Voice, enceintes dont le pouvoir expressif n’est plus à démontrer.

Allez, nostalgie quand tu nous tiens, tu nous pousses à écouter des disques qui pourtant, culturellement, ne correspondent en rien ni à mon âge, ni à ma sensibilité ; et donc :

Elvis Is Back !!!!!

Vintage plus que doléance en ce qui me concerne, Fever est un grand moment de musique PURE.

Mon disque mériterait un nettoyage en profondeur, mais tant pis : si la voix du jeunot Elvis est sans doute un tantinet plus chaude que dans mon souvenir, elle semble ne pas avoir de limite d’élocution, notamment par un contrôle surnaturel (ou plus probablement totalement naturel si ce n’est viscéral) du vibrato.

De surcroit, ce qui est particulièrement intéressant à l’écoute de ce morceau sur le système du moment engendre deux constats :

- plus que dans mes repères, ou, pour être honnête, plus que dans la réédition absolument formidable en HR, la disposition des trois musiciens, le batteur, le contrebassiste et le chanteur, arrange une scène « incroyablement crédible » (c’est un oxymore ?). Contrebasse légèrement en avant, Elvis centré, sensuellement campé, et batterie légèrement en retrait arrière gauche.

- on entend ici sans ambigüité que le jeu du contrebassiste et du batteur est vraiment de culture rock - pas jazz -, connotée par un swing carré, moins errant, tension de corde plus uniforme, dans une volonté de tempo marqué.

La moiteur dégagée par l’ensemble est idéale : on s’y croirait !

Et pour rester dans les voix de crooners, When Poets Dream of Angels par David Sylvian (Secrets of the Beehive, super moment de mélancolie poignante, dont les arrangements sont signés Ryuichi Sakamoto (je ne me souvenais pas que je l’avais en vinyle !!!!)) est totalement raccord, en dépit d’une utilisation fondamentalement différente du vibrato, moins gorgée de virilité qu’Elvis quand même.

Le long dialogue entre les guitares acoustiques, révéré par l’intégré Moonriver, souligne le soyeux et la délicatesse dont il est capable, les situant, de plus, dans l’espace avec une ponctualité matérialisée et temporelle singulière, largeur, profondeur et justesse des galbes, portée par l’épanouissement des grains et boisés, la grâce des déliés ; possiblement idéalisés par un léger surlignage du bas-médium, ou l’atténuation sorcière d’un pallier au-dessus ; mais je n’oserais l’affirmer. Le morceau est reproduit avec une exceptionnelle élégance qui sied parfaitement au dandysme de la production.

Je crois que, en aveugle, j’aurais pu estimer écouter un ampli à tubes. Attention : de ceux – si rares - que j’aime : variés, lyriques, nerveux, humains.



Réalisme des détails :

C’est un chapitre compliqué pour raconter un curieux engin dont nous avons précédemment évoqué les caprices.

La matité et l’équilibre tonal - pas si faciles à cerner - peuvent donner l’impression que l’appareil ne démêle pas une résolution maximale.

En fait, c’est trompeur.

Oh, je ne vais pas non plus prétendre qu’elle est absolument parfaite ; mais se dégage une si subtile sensation de la justesse des reliefs, bas-reliefs, du grain – pas impossible qu’ils soient un rien propriétaires – ou des esquisses de modelé, qu’il faut avoir écouté beaucoup de challengeurs qualitatifs pour se rendre compte qu’on peut espérer, à la rigueur, en attendre plus.

Constat par conséquent très relatif puisque la cohésion des transitoires, des soutiens, des longues et lyriques extinctions de notes, est si intègre que l’analyse critique devient artificielle.

Ainsi, sur le Quatuor de Debussy par le LaSalle Quartett (Deutsche Grammphon 1972), les pizzicati qui introduisent une large portion du deuxième mouvement éperonnent avec conviction, vifs, bondissants, même dans cette version très académique, distinguant aisément les matières des instruments et ne nous épargnant pas des duretés de la captation sur quelques notes affutées du premier violon.

Et pour ne pas négliger les entrées « lignes », retour à un fichier numérique : Doug Wimbish, CinemaSonics, pingrement étiqueté Hip-Hop/RAP alors que l’album ratisse large en passant même par du Gospel. Pour tout dire, le concept est un peu fouillis, assez inégal y compris du côté de la production, ce que le 404, quand bien même son confort général est bienveillant, ne cherche pas à dissimuler.

Le « confort bienveillant » correspond à une pression énergétique certes savoureuse mais particulièrement solide, capable d’une pression dépassant les 50 watts annoncés : le 404 Reference sait envoyer du bois (je ne sais absolument pas d’où je tiens cette expression !) et ce, sur la totalité du spectre, sans s’égarer jamais ; et, alors qu’on a quand même haussé le niveau sonore à divers moments de vertige pendant les essais, en aucune manière notre petit dieu nordique n’a perdu sa décontraction : son génome s’oppose à toute tentation de distordre, balbutier ou projeter.

On notera d’ores et déjà que le swing sait être plus que convenable mais c’est un point qui requiert de particulièrement soigner l’environnement : l’appareil soumis à l’épreuve de nos tests drastiques refusant de passer en force, il ne convient pas de prendre le risque de gommer sa souplesse ou sa dextérité.

Histoire de rester quand même sur une entrée ligne, un petit passage par le dernier album d’Halsey (Ashley Nicolette Frangipane. Si si !), If I can’t have love, I want power - tout un programme - et plus particulièrement un morceau crade à fond qui crie très fort, easier than lying, estampillé Reznor énervé pur jus dont la rythmique blinde le bide comme un puncheur au cerveau cramé de stéroïdes défonce un sac de sable, nous confirme que le 404 ne commet par d’erreur (euh…) en décryptant sans rien extraire ni négliger d’un amphigouri colérique évoquant un lourd convoi de marchandises lancé comme un TGV poursuivi par un avion de chasse gavé au Propergol vrillant en piqué *.

Autrement dit : beaucoup d’informations, jamais déracinées ou surlignées, une belle intégration d’une définition plus poussée qu’une écoute superficielle le laisse entendre. C’est très beau à l’arrivée, et rien que pour ça, ce machin suédois - pays qui laisse songeur par ses contradictions -, pourrait être nettement plus cher.

A propos de ce disque : s’il y a quelques passages vraiment excellents, le talent de Trent & Atticus ne sauve pas la jeune artiste Pop/RnB du naufrage dans des codes de hooks casse-bonbons…

… Tandis qu’on redécouvre avec un franc sourire une vieillerie vinyle (c’était pour ne pas dire un nanar) de Bernard Lavilliers (voyez le jeudemeaux ?) qui tient largement la route, l’exemple même d’un interprète (pas seulement) sympa, gai et sombre à la fois, qui a souvent cherché - lui - à détourner les codes : Les Barbares, version revisitée accompagnant l’album Nuit d’Amour en 1981.

Là encore, ça déménage sans s’embrouiller à aucun moment, sur les AT23 à cet instant-là, que ce soit le saxo jubilant de Michel Gaucher (qui n’est pas manchot… (ouais, c’est nul, mais pas plus que Nanar)) ou la guitare copieusement saturée d’« Hector » en fin de piste, le solo comme les riffs funky, chouettes, définissant beaucoup de précision à tout point de vue !

Pour une fois que la nostalgie est meilleure que ce qu’elle était !

Pour compléter à quel point j’ai voulu replonger dans le passé, je suis même allé jusqu’à nous imposer des opus dédiés à l’orgue, apriori pas vraiment mon truc à l’exception de la musique contemporaine.

Vinyle toujours.

En 1982, Michael Murray enregistrait un hommage à la musique pour orgue française, un récital Couperin, Dupré, Gigout, Franck, Widor, sur le grand orgue du Boston Symphony Hall.

Scherzo, de Eugène Gigout, procure un ressenti d’une rare vérité sur la registration, incluant la position reculée - dans l’architecture extravagante de ce machin monumental - des tuyaux de petit jeu.

On bénéficie d’une proximité inhabituelle avec l’instrument qui, certes, n’est pas dans une acoustique d’église…

Echange d’enceintes sur le même exercice des Living Voice R25 aux Harmonie V3 pourvoyant un constat identique s’opposant à une analyse contradictoire pour le moins déstabilisatrice, comme évoquée déjà : le Moonriver 404 Reference comble les R25 d’une masse physique qui les sublime aussi bien qu’il unifie et soulage les Harmonie V3 comme peu (aucun ?) engins de ce prix n’y parviennent. Une anomalie dérangeante.

Mais carrément géniale, en somme.



Qualité du swing, de la vitalité, de la dynamique : 

et sur le même récital d’orgue, la très inventive Pièce Héroïque de César Franck développe une dynamique aussi abondante que naturelle.

On pourrait certes souhaiter un peu plus d’aération cependant que l’ampleur de l’instrument est assez phénoménale ; et souffle, coffre, corps s’apparentent à ceux d’un Titan dans un ambitus très large, sans effort, arc-bouté sur l’excellente discipline d’un bas-grave jamais baveux, tant pis pour les hifistes pour qui l’orgue doit dégueuler un épais coulis de pétrole. Non, le fonctionnement d’un tel instrument consiste à insuffler de l’air dans des tuyaux.

Autre petit bénéfice de bonheur : on peut aussi bien vivre telles œuvres en forçant le niveau ou en préférant une écoute confidentielle puisque la contenance guindée est identique. Enfin… Si les enceintes savent faire.

Allez, toujours dans un grand désordre, va suivre le Concerto pour Orchestre de Béla Bartók dans la seconde version de Sir Georg Solti (un banc d’essai spécial Hongrois ?), celle avec l’Orchestre de Chicago chez Decca en 1981, moins rutilante, sauvage et rugueuse que la précédente (LSO, chez Decca également, en 1965).

Timbres mats, vagues des modulations impeccables, cuivres rutilants et concrétisés, jamais agressifs, moins saignants que parfois, l’ensemble des instruments étant joliment détourés. Et si la captation multi micros enfante une scène sonore pas franchement précise, la malléabilité des évolutions dynamiques suit des ondulations magiques, là encore proche de ce que l’on attend d’un excellent ampli à tube. Ou encore si, parallèlement, on a regretté un manque de frémissement des violons dans l’Elegia, on l’a retrouvé en plaçant l’intégré sur des supports Franc Audio.

A savoir.

Dans la veine spéciale Back to the Future, incluant une nostalgie qu’on n’a pas connue à son apogée, j’ai poussé le vice jusqu’à poser une galette des Beatles sur la platine : Abbey Road.

En ce qui concerne mes camarades de jeu, je ne sais pas (on n’a pas le même âge), mais j’ai vraiment vécu le délicieux frisson de réveiller les émotions d’antan sur le Telefunken de mes parents. Ambiance, atmosphère renvoyant quelques décennies en arrière, gonflées évidemment d’une richesse de timbres qu’on n’avait pas à l’époque : du charme à l’état pur engendrant une écoute intégrale par simple délectation, interdisant de se poser la moindre question sur quelque notion de justesse que ce soit.

En revanche je suis sûr d’une chose : à l’époque (euh, pas en 69, j’étais un peu trop jeune, mais un peu plus tard), je n’avais certes pas la sensation d’un tel groove qu’on n’attend d’ailleurs pas forcément des Fabulous Four.

Ce qui induit un des paradoxes de cet ampli anormal, afin de ne pas tomber dans la béatitude ?

Parfois, comme avec les Beatles, on profite d’un swing pas mal du tout alors que, d’autres fois, on reste sur notre faim ; phénomène prouvant que l’appareil ne colle pas exactement à tout type de déambulations, quand bien même il est plutôt doué dans le domaine.

 

Par exemple, Thriller (oui, Michel Jaqueson, Elvis is almost black) – 33 tours - se révèle un peu décevant par une sorte de manque d’allant qui, parce qu’il nous déconcentre, révèle aussi la colorimétrie un tantinet identitaire du vaillant suédois.

L’exercice poignarde aussi l’évidence qu’on s’est fait berner par ce triomphe interplanétaire un rien surestimé, dont la rythmique est mécanique, datée, inscrivant un swing efficace mais plus racoleur que sincère.

Le Moonriver ne ment pas. Il établit que Let’s Dance (le même Bowie qu’au début du test, pour ceux qui se sont assoupis) à la même époque est quand même mieux ficelé alors que moins sophistiqué en apparence ; et, en dépit d’une volonté commerciale affichée, plus inventif, plus sincère, plus pur, moins formaté que ce qu’a décidé Quincy Jones en parfaite intelligence pour propulser MJ au sommet : un météore commercial. Nostalgie ne rime pas nécessairement avec embastillement dans ses valeurs.

A réfléchir au moment de vouloir acquérir un ampli ancien face à un Moonriver 404 Reference.

Quelle énergie, quel enthousiasme endiablé manifestent Ella Fitzgerald et l’orchestre de Buddy Bregman (Verve 1956, réédition de 1976) dans It’s delovely (The Cole Porter Songbook), où les vibratos et modulations en montagnes russes ou ruisseau de forêt de la diva sont suivis avec la rigueur irréprochable d’un détective de cinoche. Le soyeux de l’orchestre dans Night & Day confirme l’élégance générale de la reproduction lyrique par l’intégré du jour ; on peut même dire La Classe, une royale distinction (la Suède est une Monarchie, non ? Pas trop éloignée d’Hamlet…), alors que le swing est un peu en retrait si l’installation n’est pas peaufinée (on s’en est rendu compte par un simple changement de câble). Pas le droit à la moindre erreur, comme on l’a déjà précisé ci-dessus.

La frénésie nous amène à continuer d’enchaîner les galettes noires, pour être sûrs de nous, avec Vander, Michelot, Lubat (1985) sur deux morceaux C’est ça la vie, piste compliquée où les trois artistes sont gonflés à bloc, performance décapante qui ne fait pas peur au suédois, et The Cat, jazz sophistiqué et un rien acratique. Les deux pistes confirmant un swing assez carré mais pas mal du tout.

Bon, on a connu mieux.

Mais pas souvent.

Et on a connu bien pire.

Souvent.

La contrebasse peut paraître un rien épaisse sur quelques notes, ce qui ne vient jamais contrarier le plaisir enrobant que procure ce formidable appareil.

?

 

 


Expressivité :

Le 404 Reference semblant avoir décidé de nous prendre par la main pour une promenade musicale, il y aussi forcément les moments où on s’interroge sur l’honnêteté de la démarche. Les sucres d’orge, tout ça.

Notamment lorsque nous devons conclure sur cette notion qui nous est chère : l’expressivité. Alchimie non paramétrable d’une multitude de pépites informelles engageant l’humanité et participant de l’émotion puisque nous approchant au plus près de l’expression de l’artiste.

Le 404 Reference nous a déstabilisés.

Vous voulez savoir pourquoi ?

Bon.

D’accord.

Parce que, au sens que nous essayons de définir depuis des années, incluant une sensibilité à fleur de peau, il n’est pas à proprement parler un référent.

Pourtant, nous avons passé des heures à enchaîner les titres, les musiques, nous laissant conduire par « le charme discret de la bourgeoisie » émanant de cet appareil.

Et franchement, à des moments divers selon les uns et les autres, nous étions concentrés, rêveurs et…

… oui, émus aussi.

Pas les mêmes instants, pas les mêmes raisons, et certainement pas que de la nostalgie ni le piège d’une beauté factice que nous détectons vite et rejetons tout aussi vite d’habitude.

L’interrogation est venue en écoutant, en vinyle, Rickie Lee Jones, Pirates : on sent que la voix n’est pas tout à fait aussi sensible, inspirée que possible et, en même temps (comme dit l’autre), qu’est-ce qu’elle est touchante ! Immergée d’une chaleur ensorcelante me ramenant personnellement au passé peut-être, mais avec une si grande quantité de pigments, de sourires, d’affirmation artistique, d’énergies, beaucoup, de toutes sortes, dont celle qui fait qu’on est pris aux tripes, soit, mais aussi celle de la joie de vivre, de la gourmandise.

Avec un standard usé jusqu’à la corde par des rééditions multiples pas toujours réussies, Also Sprach Zarathustra par Fritz Reiner et le CSO (quand je vous avais dit qu’on faisait un test spécial hongrois) réenregistré pour RCA en 1962, via une gravure de haut vol, on se laisse à nouveau surprendre par la sensation de redécouverte.

Une version que, peut-être un peu panurgien, j’ai longtemps considérée inférieure à celle de 1954.

Ben là… Je ne sais plus.

Je n’avais pas le souvenir par exemple que Reiner prenait autant son temps, ce qui prouve que l’amplificateur dévide un déploiement temporel particulièrement méticuleux. Les cordes sont résolument magnifiques, et on sent combien le chef sévère maîtrisait les multiples sous-couches enchevêtrées de l’écriture de l’encore jeune Strauss, déjouant l’hystérie qui caractérise trop souvent les interprétations de sa musique (difficile à éviter dans Elektra, cela dit).

Mais, plus prodigieux encore, le passage très « frémissant » qui suit la mythique introduction prend ici une dimension « opératique », ou, plus exactement, fait espérer l’entrée d’une voix qui ne viendra pas, rapprochant - tant l’interprétation en est inspirée - l’œuvre d’un compositeur qui entre en maturité des futurs grands lieder de son crépuscule artistique.

Le Moonriver 404 Reference est UN appareil envoûtant !!!!!!!!!!!!

L’intégré suédois réussit à nous séduire par une forme d’expressivité différente de nos critères, plutôt dans la tendresse humaine d’un échange amical et insouciant autour d’un feu de bois que la sensibilité intime plus ou moins contenue d’un frisson épidermique.

Soit.

Pour autant, on en redemande.

Aussi, le doute comme la note, s’imposent :


 

 

 

Plaisir subjectif

Une proposition atemporelle qui oppose une plausibilité concrète à ceux qui estiment que « older is more beautiful » en acceptant ou exaltant trop de défauts.

Le Moonriver 404 Reference est un ampli qui existe par lui-même avec une personnalité engagée mais parfaitement cohérente. La preuve ? Au désarroi de mes coéquipiers, je n’ai absolument pas eu la moindre envie de procéder à une comparaison, m’appuyer sur un repère.

Franchement, si j’avais les moyens, j’en achèterais un.

Peut-être cet appareil réveille-t-il une nostalgie protéiforme qui fausse la perception.

Je ne crois pas.

Pas si nostalgie rime avec mélancolie, brumes incertaines s’effrangeant sur les marais d’un château d’enfance rêvé dont on n’a su réveiller que quelques pièces de « La Belle et la Bête ». la version d’Apulée magnifiée par Cocteau. Comme quoi, ce BE symbolise un éternel recommencement.

Pour les langoureux qui ne connaissent pas les sources de leur langueur, le 404 Reference offre une beauté éternelle, celle d’un certain art de vivre que seules une Jaguar fleurant le cuir Connolly ou une glamour Aston Martin savent dégager : c’est moins efficace qu’une McLaren, mais ça a quand même une autre classe.

Une parenthèse dans le temps pour ceux-là.

Un havre de paix pour tous. Car cet objet hétéroclite a tout d’un futur classique.


 

 

 

Rapport qualité/prix :

Inestimable. On ne négocie pas avec le plaisir égoïste, ni celui de la nostalgie, ni celui d’une forme altruiste du classicisme….

Et donc : the Big Boss décidera, mais personnellement (ou plus exactement au nom de mon équipe), j’attribuerais avec un plaisir total un Diamant sur Canapé à cet étrange machin.


 

 

* Pour les chimistes en herbe donneurs de leçons, je précise qu’il s’agit d’une métaphore.