Ce n’est pas leur première rencontre, soit, mais flotte quand même un parfum d’improbable sur l’association de deux artistes au style aussi résolument hétérogène.
Et pourtant, aucune réserve sur leur série de concerts sur une scène de Milan
Il n’est pas rare que ce genre d’exercice proposé par des musiciens aussi puissants soient-ils (et c’est le cas pour ces trois immenses artistes) tourne à une auto-contemplation cérébrale, ou un entre soi élitiste. Mais pas dans « Asian Fields ».
Passée chez Deutsche Grammophon il y a plusieurs années, la fille de la légende indienne Ravi Shankar, Anoushka, construit disque après disque sa propre voie.
Parfois elle cultive son identité plurielle, et trace des ponts par le mélange des genres, comme sur l’album Traveller où son sitar se substitue à une guitare flamenca. Sur d’autres disques comme Traces of You, elle s’immisce dans l’univers pop-folk, en s’associant à sa non moins célèbre demi-sœur Norah Jones.
Comme chaque disque de Volodos, qui pourtant est issu de la douleur, du doute, de l’épreuve, le geste est infaillible.
Volodos déploie une minutie de chaque seconde, pesée mais frémissante, imprégnée de sens mais légère dans sa plénitude, qui jamais ne tourne à la préciosité, au gongorisme ou à la flagornerie.
A ceux qui posent la question, la fameuse question « aimez-vous Brahms ? », « est-ce que j’aime Brahms ?», je réponds Volodos.