par LeBeauSon - Novembre 2020
L’horloge comtoise, pour moi, c’est de l’ordre du cauchemar. Tout petit, nous avions été invités chez des amis de mes parents, en Bretagne, dans une petite maison chaleureuse où était postée, juste au pied de l’escalier, immuable comme un Horse Guard londonien, une gigantesque horloge comtoise.
Oui, en Bretagne.
Gigantesque parce que j’étais petit.
Le mouvement de balancier me fascinait, comme les flammes à l’âtre.
En revanche, une fois couché à l’étage, j’ai maudit toute la nuit cette foutue horloge qui carillonnait tous les quarts d’heure ! J’ai été fortement tenté d’aller lui causer à coups de marteau !
Depuis, j’ai toujours observé ces objets d’un œil méfiant, respectant la tradition mais à peu près aussi indifférent devant l’objet que devant une armoire dite normande ou un lit-clos.
Jusqu’au jour où, au hasard d’un angle de rue à Besançon, je tombe sur la vitrine d’Utinam où trônait une magnifique réinvention de la comtoise : le modèle Pop Up de couleur orange, 2 mètres de beauté, balancier rond ou carré au choix, échappement à ancre et une mécanique maison novatrice mise à nu par des lignes complexes, superposées, prise de possession de l’espace par des couches séparées ou croisées comme une vue éclatée en dessin industriel, strates subtilement détachées par leur tranche sombre.
Alors là bravo, chapeau bas, formidable : j’en ai eu envie immédiatement. Un coup à se précipiter dans la boutique pour en acheter une sur le champ en ne regardant le prix que bien trop tard.
Prix amplement justifié d’ailleurs, par le design sublime et la beauté de la réalisation de l’équipe de Philippe Lebru, qui a également conçu et fabriqué de prestigieuses horloges monumentales !
Je suis effectivement rentré dans le magasin, Madame accrochée à mon bras pour éviter que la main ne plonge vers la Carte Bleue. Et ai revécu X fois le choc, la même horloge dans d’autres couleurs et même des versions « bois », une version murale aussi.
Et puis le modèle Lala, plus épuré et contemporain par la finition inox brossé, ou même le modèle Hortence aux lignes alanguies.
Mais non, décidément ma préférée reste la Pop Up. Y a plus qu’à choisir la couleur.
Ah oui : la boutique propose aussi des montres de petits créateurs (certaines « maison » dont une sur laquelle les aiguilles remontent le temps ! J’adore.)
La preuve qu’il existe encore un artisanat français digne de ce nom !