à l’oreille





Van Den Hul
Saut dans le vide : Test comparatif de 7 câbles de modulation XLR
The Second / The D501 Silver / The Orchid / The Rock / The Hill / The Cliff / The Mountain

Par LeBeauSon - Octobre 2021


Perception d’ensemble

A l’issue d’un long travail de test comparatif entre sept câbles modulation XLR d’une même marque apparaît clairement et étonnamment une hiérarchie « musicale » nette et pas forcément celle qu’on aurait supposée.

Les divergences de comportements plus ou moins marquées d’un câble à l’autre attestent la démarche d’un fabricant dont la vocation est de fournir des assaisonnements à tous les goûts, partant du principe que, des goûts et des couleurs, on ne discute pas.

C’est un point de vue.

Que nous ne partageons pas chez Lebeauson. La haute-fidélité n’étant pas un art en soit mais un transmetteur d’âme, nous considérons que, au-delà d’inévitables imperfections, favoriser goûts et couleurs revient à opposer trahison à honnêteté.

Alors, pardon à celui qui a eu le courage de nous proposer ce défi en pleine connaissance de notre positionnement sur le sujet.

 

Car, si nous devinons sans le moindre doute ce qu’apprécieront certains (les hifistes qui vénèrent « compensation », « subjectivité » et j’oublie la litanie navrante des contre-vérités assénées en étendard) dans ce que nous avons plus ou moins aimé, nous avons cependant vu émerger cinq câbles plus particulièrement remarquables du lot des sept proposés !

Pas si mal si l’on prend en compte la volonté de répondre à toutes les envies revendiquée par le concepteur.

NB : code couleur pour ce banc d’essai : pas sûr que ça ait du sens, mais puisque de toute façon ces câbles entrent en gros dans une fourchette correspondant à nos Diamants verts (prix inférieur à 1 600 €), partons là-dessus.

 

Notre quarté ?

 

The Cliff (970 €)
tout simplement excellent dans sa gamme de prix et au-delà.
Timbres et équilibre tonal DIAMs 6 Vert
Scène sonore DIAMs 5 Vert
Réalisme des détails DIAMs 5 Vert
Swing et dynamique DIAMs 5 Vert
Expressivité DIAMs 6 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 6 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

 

The Hill (820 €)
son vrai rival étant The Cliff.
Timbres et équilibre tonal DIAMs 5 Vert
Scène sonore DIAMs 5 Vert
Réalisme des détails DIAMs 5 Vert
Swing et dynamique DIAMs 5 Vert
Expressivité DIAMs 5 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 5 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

 

The Orchid (420 €)
typé, soit, mais si vivant et expressif et qui aura en outre la bienveillance de dégraisser tant de système bourbeux !
Timbres et équilibre tonal DIAMs 4 Vert
Scène sonore DIAMs 5 Vert
Réalisme des détails DIAMs 5 Vert
Swing et dynamique DIAMs 5 Vert
Expressivité DIAMs 5 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

 

The D501 Silver (390 €) et The Second (315 €)
dont le rapport équilibre / prix est possiblement unique.
Et les prix si proches, même avec The Orchid, qu’ils se concurrencent.

 

The D501 Silver Hybride
Timbres et équilibre tonal DIAMs 4 Vert
Scène sonore DIAMs 4 Vert
Réalisme des détails DIAMs 4 Vert
Swing et dynamique DIAMs 4 Vert
Expressivité DIAMs 4 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

 

The Second
Timbres et équilibre tonal DIAMs 3 Vert
Scène sonore DIAMs 3 Vert
Réalisme des détails DIAMs 3 Vert
Swing et dynamique DIAMs 4 Vert
Expressivité DIAMs 4 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert1

 

 

Curieux exercice auquel nous avons dû nous livrer pour ce banc d’essai très spécial, à savoir découvrir sept câbles de modulation XLR (symétriques) d’une même marque – Van Den Hul, pas un perdreau de l’année - qui certes représentent un éventail de prix large (1 à 5/6) mais où quatre d’entre eux sont groupés dans une même tranche et les trois derniers dans une autre.

Jugez donc :

- The Second : 315 €

- D501 Silver Hybrid : 390 €

- The Orchid : 420 €

- 3T The Rock Hybrid : 540 €

- The Hill Hybrid : 820 €

- 3T The Cliff Hybrid : 970 €

- 3T The Moutain Hybrid : 1 120 €

 

L’approche « philosophique » de Van den Hul est assez précisément à l’opposé de la nôtre : le concepteur considère qu’un câble est une sorte d’adaptateur qui permettra à chacun de privilégier ses préférences « subjectives ».

Opposé, j’exagère : nous sommes conscients que, la vérité ultime de la reproduction musicale n’existant pas, il faut bien faire des choix entre ce que l’on favorise et ce à quoi on renonce.

Néanmoins, il y a bel et bien une marge entre l’acceptable et l’inacceptable, une « forme de vrai » versus « le totalement faux », et c’est en cela que nous considérons que la notion de goût est dangereuse.

Mais pourquoi pas dans la mesure où il s’agit de la volonté du fabricant - qui plus est un homme célébrissime pour ses cellules (glorifiant la même démarche) et ses câbles dont les premiers remontent à… euh avant l’invention du câble ?

Alors, les écarts de comportement sont-ils de l’ordre d’un peu plus de ceci, un peu moins de cela, le sel ou le poivre, ou au contraire une personnalisation complète du traitement de la musique ? L’échelle des prix correspond-elle à une logique sonore, où celle-ci en est-elle indépendante ?

D’un point de vue technique en tout cas, les différences sont marquées même si ce sont des variations autour de mêmes thèmes.

Mais comme le descriptif est totalement inutile, nous l’avons balayé d’un revers de la main pour vous suggérer de visiter le site natif.
https://www.vandenhul.com/product-category/cables/

 

Zou !

Pour ne pas risquer de passer à côté de points essentiels, nous avons dû mettre en œuvre une procédure la plus rigoureuse possible, à commencer par des combinaisons sources / amplis intégrés alternées, ainsi d’ailleurs que les enceintes et les câbles complémentaires…

… nous avons d’abord procédé sur cinq jours et à quatre personnes aux comparaisons sans référent, pour un ressenti dans l’absolu. PAR UNE ECOUTE EN AVEUGLE ; l’un de nous alternant les câbles sans les nommer et sans en avoir préalablement regardé le prix. J’ajoute que j’avais délibérément étiqueté de 1 à 7 les câbles sans gradation…

… puis, une fois tous les avis notés sur six sessions de travail, nous avons procédé à une écoute hiérarchique. Sur deux systèmes. On parle donc d’un temps cumulé franchement impressionnant, d’autant que nous avons respecté l’idée qu’un câble a besoin d’un peu de défoulage pour s’installer (5 à 6 mn, on ne parle pas de rodage).

 

Bref, c’est au moment de rédiger que je suis bien embêté.

J’ai finalement choisi de respecter la logique des prix alors que nos écoutes nous auraient incités à établir un palmarès qualitatif, ne serait-ce qu’en incluant le très sérieux facteur qualité/prix.

Et c’est seulement à la fin de tout le processus que nous avons comparé notre favori parmi les sept câbles testés avec un câble XLR de référence, dans les 1 000 €, un de ceux que nous avons sélectionnés pour son « petit plus » de probité et équilibre au milieu de la grande quantité de bouts de fils rencontrés en pas mal d’années…

Cette dernière étape afin de vérifier que nous n’étions pas complètement passés à côté d’un truc important.

 

Ecoutes effectuées sur des combinaisons Accuphase DP430, Atoll DAC300, MBL C31, Accuphase E380, Atoll IN300, Audia Flight FLS 3, AVM A3.2, Grandinote Supremo, MBL C51. Enceintes Davis Courbet 8, Mulidine Cadence « ++ » et Harmonie V3 « ++ ». Câbles Absolue Créations, Neodio, Nodal, Legato, Mudra.

Oui, ça fait plus que deux, mais on ne se refait pas. Explications un peu plus bas.

Et pour ne pas tourner fous (trop tard ?), nous avons choisi 5 disques.

Carnaval des Animaux par le Duo Jatekok, l’Orchestre National de Lille sous la direction de Lucie Leguay chez Alpha.

Schubert, die Schöne Müllerin par Andrè Schuen et Daniel Heide chez Deutsche Grammophon, « Trockne Blumen ».

Mahler, dernier mouvement de la Symphonie n°10, écrit par Deryck Cooke (le dernier mouvement reprend le thème du premier, le seul terminé par ce cher Gustav), dans la toute chaude parution d’Osmo Vänskä à la tête du Minnesota Orchestra dont il tire des couleurs sublimes. Chez BIS.

Agar Agar, « I’m That Guy », extrait de l’EP Cardan

Et enfin, Ella Fitzgerald, « My Rêverie », extrait de Clap Hands, Here Comes Charlie ! et sa superbe pochette signée Jean Dubuffet. Un disque Verve.

Bref, nous avons fait un banc d’essai hifi pur et dur. Donc euh… sans commentaire, moi je fais ce qu’on me demande.

 

Mais comme on ne comprenait pas certains phénomènes, on n’a pas pu s’empêcher d’étendre les écoutes, système et disques en ajoutant :

Pacifica Quartet interprétant le passionnant Quatuor n° 3 « Glitter, Doom, Shards, Memory » de Shulamit Ran, dont le premier mouvement entortillé raconte énormément de choses sur le comportement d’une chaîne. Chez Cedille.

Et pour confirmer nos impressions sur les modulations et swing sur l’ensemble du spectre, le très riche (musicalement et côté production) Why de Dani Siciliano.

 

Le Boss, il est pas content. Au prix où est la ligne !

C’est la raison pour laquelle je n’entre pas dans un long descriptif technique des différentes technologies utilisées à foison dans la conception des câbles Van Den Hul, exercice aussi fastidieux qu’inutile.

C’est parti !

 

Je rappelle avant de commencer que toutes les remarques ont été écrites sans avoir regardé le prix, ce qui après coup, ramène à la dure réalité !

 

 

The Second

 THE SECOND 6

Carnaval des Animaux : dans l’absolu, ce premier câble, particulièrement cohérent, nous a enthousiasmés : les dimensionnements relatifs, timbres et notions de scène, même si celle-ci manque d’air, n’engendrent jamais de malentendu majeur, à l’exception de quelques notes « piquantes » sur les violons.

Die Schöne Müllerin : le jeune baryton est très correctement incarné ; le timbre certes court en harmoniques nourrit néanmoins la substance de la voix. Léger déficit d’aération mais agréable souplesse des modulations. La respiration du chanteur est plutôt intégrée, et quand bien même on sent quelques insuffisances dans la colonne d’air, ce n’est pas gênant en soit d’autant que les intonations du chant sont impeccables.

Ella Fitzgerald, My Rêverie : très bien, en place, la gestion de l’espace est plus figurée que concrète mais l’intégrité de la contenance générale compense largement. Vibratos raccourcis mais habités, palette chromatique dépouillée mais pas aberrante. Le triangle revêt un corps marqué à défaut d’une matière définie. Ce câble est très chantant.

Agar Agar : énorme énergie pas totalement contrôlée, surtout dans le bas du spectre bien lesté sur le disque. La chanteuse est éveillée et sa voix, agréablement éraillée, est portée par un bon respect des modulations.

Mahler : là encore, on constate une belle énergie (j’ai l’impression de tomber dans le bêlement à la mode : « c’est une belle personne » !). Les contrebasses manquent de panache, mais leur entrée est superbe et leurs matières plutôt pleines. Les notes sont passablement écourtées, de façon très égale sur tout le spectre toutefois, ce qui donc n’est audible que par comparaison ou grande connaissance du disque. Sur un opus aussi riche en évènements (et instruments), la scène sonore, un peu en avant, n’est pas forcément très compréhensible, sans non plus donner l’impression d’un total foutoir.

Parallèlement, les frémissements (sur les trompettes bouchées par exemple) font défaut car la restitution est un rien rentre-dedans. On note nonobstant un joli grain des matières sur le basson, alors que la flûte « sonne » un peu quelconque, pas totalement exempte de scories de dureté.

Pacifica Quartet : les violons sont aiguisés d’un rien d’acidité, au profit du piqué, soit ; en revanche les boisés sont corrects et l’articulation des solistes suffisamment lisible pour que l’on savoure la richesse de l’œuvre. Bravo !

Un deuxième essai (sur un ensemble Accuphase) confirme que les violons sont quelquefois crispants sachant que l’on comprend que c’est par limite de définition (phénomène fréquent !), sans que pour autant la perception n’en soit rédhibitoire puisque la pertinence harmonieuse est excellente. La scène sonore abrège l’espace, d’autant qu’elle s’expose en premier plan, ce qui est sans doute lié aux niveaux relatifs des instruments faussés par excès d’aplomb. The Second durcit insensiblement les timbres sur les forte, mais il est si vivant qu’on lui pardonne volontiers !

THE SECOND 1

Les inflexions internes pourraient moduler plus vivement, mais il faut aussi replacer ce fort sympathique câble à son prix et intégrer la qualité très honorable des rebonds qui font oublier quelques coquetteries de timbres ou stabilité jamais inadmissibles.

Dani Siciliano : The Second se caractérise décidément par un sens de l’équilibre tel qu’il fait oublier ses manques.

Par exemple, le décompte « One two three four, two two three four… » est très bien rythmé et donc intelligible. Ce câble révèle les lentes nuances sur les plongées de modulation des nappes synthétiques constamment engoncées dans la conception d’une rythmique particulièrement élaborée.

Si, inévitablement, The Second révèle « moins de choses » que certains de ses partenaires, si l’équilibre tonal est un peu en creux (extrémités relevées, ou milieu concave, faut voir), s’il schématise, notamment par quelques trous dans les foisonnements divers, il s’engage avec suffisamment de cœur et d’expression pour qu’on ne s’en rende compte que par comparaison avec ses collègues plus coûteux.

Enfin, l’homogénéité en est si remarquable que, à l’unanimité, nous le désignons comme un choix parfois préférable, et d’autant plus quand on rajoute le critère « prix ».

On ne parlera certes pas de vocalité frémissante. Pour autant le contenu émotionnel est honoré.

Conclusion : ce câble n’est jamais frustrant et, à ce prix, c’est une franche surprise ! Il permettra de pénétrer dans l’univers du symétrique sans se ruiner.

Evitez les appareils un peu durs ou secs en haut du spectre.

Et bien sûr, ne rêvez pas non plus de miracles en l’associant à des appareils ultra haut-de-gamme. Réussis.

Timbres et équilibre tonal DIAMs 3 Vert

Scène sonore DIAMs 3 Vert

Réalisme des détails DIAMs 3 Vert

Swing et dynamique DIAMs 4 Vert

Expressivité DIAMs 4 Vert

Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert

Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert1

THE SECOND 3

The D501 Silver Hybrid

 

Avec le câble placé en deuxième position sur l’échelle de prix de notre essai, on parlera plus volontiers d’un pas de côté que d’un cran véritablement marqué par rapport à The Second. Mais quand même…

D501 SYLVER HYBRID 4

Carnaval des Animaux : la première impression qui émane de ce mignon petit câble (je précise que sa section est particulièrement fine (confère les photos de notre euh, photographe), est la belle profondeur de la scène sonore. Le relief corporel des instruments en eux-mêmes est moins avantageux, ce qu’on suppose la conséquence d’une rapidité moyenne, globalement correcte, et un à déficit d’air, de poumons.

Dans l’absolu, puisque, en pratique, on ne se sent pas lésé.

La remarquable scène sonore est développée dans une matité générale marquée, un refus de la brillance (pas plus mal de notre point de vue). La matité est accentuée d’une tendance à tracer un silhouettage un peu gras, à l’encontre de la ligne de nymphette de The D501 SH (quel nom poétique…).

Si le délié est plus que satisfaisant sur les courbes mélodiques principales coordonnées en inflexions clairvoyantes et enjouées, il est moins souple et tout simplement moins compréhensible sur les arrière-plans.

Die Schöne Müllerin : ne nous révèle rien de plus à ce stade. Le piano ressort épaissi au passage par le D501, mais il faut le savoir car c’est loin d’être déplaisant dans ce cas précis. Le modelé de la voix est plus barytonant que nature, les inflexions souples et subtiles ronronnent certes, mais si peu.

Ella Fitzgerald, My Rêverie : informations plutôt simples, là aussi, rendant ce joli passage plus joli que juste côté balancement et séparation des instruments, alors que, et je le répéterai pendant toute la rédaction de l’analyse de ce câble, on se serait trompé sur le prix tant la proposition est solide, compréhensible et n’est pénalisée par aucune entorse rédhibitoire au bon goût.

Agar Agar : alors que se confirme une suave rondeur dans les attaques, dégradant l’expression, les timbres, rythmes, abondance d’effets, s’inscrivent dans une probe cohérence, certes pas copieusement aérés ni détourés. A ce prix, le bilan est quand même assez étonnant. L’extrême grave en retrait vaut mieux qu’un gonflement artificiel.

D501 SYLVER HYBRID 3

Mahler : énergie et dynamique passent bien pendant que s’atteste un équilibre tonal rarement pris en défaut, caractérisé, soit, par une amplitude limitée dans l’extrême grave et un aigu feutré. Il faut cependant préciser que c’est sur ce type de d’œuvres - à la fois instrumentalement aussi complexe en couleur et requérant le même subtil pouvoir de frémissement que les « Rouge » ou « Bleu » de Zao Wou-ki - que ce chouette petit câble peut accuser quelques manques, précisément parce que le patinage de lisibilité sur les arrière-plans appauvrit passablement la richesse d’un tel fichier. Soyons clairs cependant : la musicalité n’est pas en reste, une bonne dose d’entrain et d’opiniâtreté suffisent à nourrir les sensations. Qui plus est, la surépaisseur de quelques traits agrémentent la plénitude.

Conclusion : un excellent deuxième pas dans la gamme du fabricant néerlandais, un très bon accès à la liaison symétrique grâce à une excellente musicalité sans prise de tête, un peu flatteuse mais très parlante, au prix où certains proposent simplement la connectique. Hum : les fiches.

Timbres et équilibre tonal DIAMs 4 Vert

Scène sonore DIAMs 4 Vert

Réalisme des détails DIAMs 3 Vert

Swing et dynamique DIAMs 4 Vert

Expressivité DIAMs 4 Vert

Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert

Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

 

D501 SYLVER HYBRID 5

The Orchid :

La perception de ce troisième câble est si différente des deux hérauts qui l’encadrent (The D501 Silver et The Rock) qu’il donne l’impression de provenir d’une autre marque ; expressivement, il est particulièrement intéressant, ciselé, précis, vif.

THE ORCHID 4Diam

Pour celui-là, quatre extraits suffisent à établir sa place dans la nomenclature artistique.

Ella Fitzgerald : si l’on est surpris au début par la sensation d’un niveau plus élevé que d’habitude, on comprend rapidement qu’il s’agit d’une perception autre de la dynamique et pas d’un trucage. Le swing d’Ella et de ses compagnons sur-vitaminés est vraiment très entraînant, d’autant que les vibratos de la grande dame sont particulièrement justes, modulés, naturels. Bon soit, la scène sonore est carencée en profondeur et même se situe un rien en avant des enceintes, mais elle est quasi immuable et précise en largeur.

Mahler : les impacts de la percussion solennelle qui ouvrent le mouvement, très tendus, sont ennoblis d’une véridique sensation de la mailloche sur la peau.

Admirable entrée des cors et contrebasses, un peu maigres mais respirants. On vibre à l’aspect mystérieux qui lie les modulations croisées des pupitres, le tout aidé par un sens du phrasé très satisfaisant, peut-être obtenu par une flagrante volonté de dégraisser ; sans aller jusqu’à l’os toutefois. On verra que l’unité est supérieure à son très grand frère*. Les musiciens sont très concernés, impliqués et si le « corps » est en retrait par rapport à The D501 ou The Second, la densité générale définit plus clairement les textures et substances ainsi que l’unité des musiciens ou encore la sensation d’une salle, d’air.

La flûte, lyrique et fervente, se défoule.

La scène est large et – relativement - profonde, les pupitres ou solistes clairement répartis et dimensionnés !

* The Mountain, le référent en prix du comparatif

THE ORCHID 3

Pacifica Quartet : le croisement de jeux des violonistes ou les pizzicati chantent avec distinction et raffinement.

En comparaison à The D501 S, les modulations sont plus veloutées - nuances de jeu, pétillement des cordes, tenue -, plus vibrantes et expressives.

Ce passage confirme le côté un poil maigre sur les matières (perceptible sur le violoncelle) et si l’acidité des notes aigues est en recul, persistent de fait un équilibre un peu nasillard et des boisés gravés en creux mais avantageusement variés en couleur… L’appel lyrique réussit à faire oublier ce qui apparaît, face à notre câble préféré de la sélection (ah ah ???) et surtout notre référent inconnu, comme un léger manque de mystère… Mais il faut le savoir.

Dani Siciliano : hormis quelques petits ratés dans les fourberies animées de l’énumération « One two three four, two two three four… », la vitalité triomphe.

La longue ascension de modulation sur une note posément étendue de la voix particulièrement révélatrice est ici très correctement développée, de ces détails qui participent à l’expressivité.

L’extrême grave (impressionnant sur cette piste) est certes écourté et en retrait mais indéniablement admirable de lisibilité. Confirmant cependant l’équilibre tonal creusé.

La profondeur, restreinte dans l’absolu, ne varie pas sur les forte.

On sent bien que ce câble, très différentiant, surligne parfois quelques évènements, pointant la résolution par une courbe subjective montante ; mais il le fait avec la minutie d’une dentellière et sans le moindre excédent.

Conclusion : hautement recommandé, il est évident qu’on ne croise pas tous les jours des câbles modulation, surtout XLR, à ce prix et qui en donnent autant en vérité expressive.

Parce que moi, Madame, Mossieur, je croise tous les jours des câbles XLR, dans la rue, sur une plage, dans un musée.

Attention à son équilibre montant et un refus de toute opulence, toute générosité. Si ce « réglage » peut rendre service à de nombreux systèmes épais ou lourdauds, il ne faut surtout pas limiter The Orchid à de la compensation : sur des combinaisons pleines, riches, y compris très au-dessus de sa gamme, il révélera l’engagement musical que de nombreux concurrents bien plus coûteux gommeront tristement !

Diamant sur Canapé !

Timbres et équilibre tonal DIAMs 4 Vert

Scène sonore DIAMs 5 Vert

Réalisme des détails DIAMs 5 Vert

Swing et dynamique DIAMs 5 Vert

Expressivité DIAMs 5 Vert

Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert

Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert1

THE ORCHID 2

The Rock

L’un des deux câbles qui nous a déconcertés, The Rock nous incite à donner le conseil suivant : sauf système où il trouverait une place idéale pour lier des contraires, soit vous choisissez The Orchid, soit vous cassez votre tirelire et grimpez à The Hill, plus dans l’esprit de The Rock mais en offrant tellement plus de justesse et tout simplement un panel musical ô combien supérieur.

THE ROCK 4

Carnaval des Animaux : Le résultat est relativement louangeur par une présence très affirmée, voire une mise en avant, notamment de la contrebasse, soit mais les timbres sont plus « ordinaires » et les envolées moins libres que sur The Orchid, conduisant la comptine espiègle vers une étrange gravité.

Sans doute parce que transparence et rapidité sont assez inégales, moins harmonieuses que sur les deux précédents câbles et fonctionnant comme par extractions aléatoires, ce qui ne favorise pas l’identification des matières. D’autant qu’on est parfois surpris par une certaine raideur dans le haut du spectre.

Il faut dire que comparer un Rocher à une Orchidée, c’est parlant d’emblée. Autrement dit, le fabricant sait ce qu’il fait !

 THE ROCK 2

Ce câble vise clairement une forme de compensation !

La scène sonore se positionne très en avant des enceintes, autoritaire, une posture « gonflette » dépourvue de relief, exposant des cellules musicales sensiblement détachées les unes des autres.

Die Schöne Mullerin : pas désagréable du tout en termes de présence, mais le jeune baryton semble moins intéressé par le poème, tronquant quelques syllabes et, au passage, enchaînant le piano de son partenaire à son atonie ; et alors qu’une partie incomplète du spectre semble plus riche que sur The Second, côté sensibilité et expressivité on se sent moins concerné par le meunier languide.

Paradoxalement, si le piano a plus de corps que sur les deux précédents câbles, les matières comme l’appui sur la note ont bifurqué vers une chaleureuse paresse.

Ella Fitzgerald : le triangle dans les premières mesures est dur et court ; sinon, constat identique : l’ensemble est simplificateur et rendu agréable par un excès de présence et de corpulence (pardon, Milady…), une prise de possession de l’espace qui se traduit hélas par une certaine impéritie de la scène. Les vibratos sublimes de la noble Ella linéarisés et sa voix en avant épuisent quelque peu le swing quand bien même s’installe à la longue une sorte de beauté « propriétaire », une nonchalance onctueuse qui peuvent séduire. Beaux moments avec l’Audia Flight 3S, intégré très incisif, créant un équilibre chancelant par conflit d’intérêt.

Agar Agar : la notable énergie est évidemment impressionnante sur ce type de musique, et le grave puissant délivre des timbres intéressants, mais somme toute la détermination est plus mécanique que sur les 3 précédents câbles, alors que, dans le même temps, Clara Cappagli perd quelques grammes de charme par achromatisme ou une élocution ankylosée mutilant corrélativement le phrasé.

Mahler : les percussions d’intro sonnent « costaud », escamotant la peau et surtout les variations de frappe. Il faut dire que la scène sonore quand même très conquérante (attention : jamais projetée !) implique une dynamique vigoureuse, entropique par ailleurs. Les accents des trombones pourraient définir une meilleure articulation ; les timbres un peu plus nourris que sur The Second ou The D501 sont moins variés en déploiement harmonique que sur The Orchid ; toutefois, s’installe un « petit quelque chose » de l’ordre de la liqueur doucereuse qui, soit, engourdit le côté mystérieux de l’œuvre parfaitement installé par Vänskä, mais embarque dans une bienveillante flânerie, une prise en main rassurante.

Pour revenir à la représentation de l’espace, The Rock ne fait pas mieux que The Second, avec peut-être plus d’énergie, et bien moins de liberté.

Pacifica Quartet : la réaction de ce câble en fonction des systèmes n’est pas facile à analyser et encore moins à décrire, passant de timbres quelconques à très jolis. D’où la multiplication des combinaisons lors de nos essais. Les croisements de lignes des violons et alto ne sont pas toujours impeccablement suivis, dénotant une image fuligineuse au profit d’une reposante aisance.

Dani Siciliano : comme ressenti avec Ella Fitzpatrick, (le frère raté de Gerald), l’ordonnancement de la cadence n’est pas à proprement parler subtil alors que le grossissement des traits génère une offrande spécifique de l’œuvre.

C’est sans doute exagéré ; pour autant, nous n’avons pas trouvé une combinaison qui a justifié The Rock par rapport à The Orchid.

Que ce soit clair : il y en a surement !

J’avoue que nos mots sont expéditifs car clairement liés à l’incompréhension de la vocation de ce câble. Pas dans l’absolu, évidemment, où il a sa place. Mais voilà : il est au sein d’une gamme !

Timbres et équilibre tonal DIAMs 2 Vert4gris

Scène sonore DIAMs 2 Vert4gris
Réalisme des détails DIAMs 4 Vert
Swing et dynamique DIAMs 2 Vert4gris
Expressivité DIAMs 1 Vert5gris 
Plaisir subjectif DIAMs 4 Vert. Ou plus, on ne sait pas…

Rapport qualité / prix DIAMs 3 Vert

THE ROCK 1

The Hill :

Total basculement de perception pour le 4ème étage de la gamme présentée :

Carnaval de Animales : on sent que la noblesse d’une gamme supérieure s’installe, pas progressivement compte tenu de notre « hésitation » face à The Orchid, mais tout simplement sans autre référent que nos oreilles. La profondeur de la scène, comme les mesures de chaque pupitre, sont campées clairement, pas tout à fait fermement. Pour mieux comprendre les timbres et les diverses notions de rebonds, nous éprouvons le besoin de laisser ce câble tourner, manifestement pas rodé. Et attendrons 36 heures (pendant lesquelles le câble reçoit du signal) pour continuer.

Et conclure que les timbres ne sont pas exactement épanouis, alors que l’équilibre tonal ne requiert aucun commentaire. Cependant, si les harmoniques supérieures ne fleurissent pas autant qu’on pourrait le souhaiter, le resserrement induit par ces coupes « d’échantillonnage » ne se traduisent pas par la raideur d’un trait unique dans l’aigu.

THE HILL 5

Die Schöne Müllerin : les modulations sont éventuellement « élémentarisées », mais pas dommageables pour autant ; tout au plus note-t-on que les fins de notes et les réverbérations sont raccourcies, surtout après The Orchid qui est meilleur élève côté délicatesse ou articulation plus subtile (y compris dans la « cavité » de la voix), cependant en « amaigrissant », en dégraissant obstinément, le rendu sonore.

Ella Fitzgerald : on ne se pose pas trop de questions : en dépit de quelques raideurs sur la voix et d’un swing qui n’est pas anthologique, la verve lyrique et expressive de la Grande Dame nous embarque dans la danse. Notre fine équipe éprouve toujours (en aveugle et sans connaissance des prix) un peu de mal à arbitrer entre The Hill et The Orchid sur quelques critères, mais en constatant quand même que The Hill est plus complet, mieux accordé à des systèmes plus haut-de-gamme par sa manière d’organiser l’espace sonore, de le remplir.

On constatera même, en comparant à The Cliff dans les mêmes conditions « aveugles », que The Hill est certes moins subtil, mais plus démonstratif !

 

THE HILL 2

Agar Agar : la rythmique est très correctement restituée parfois même soulignée, ou non : surlignée. C’est particulièrement bienvenu sur ce type de musique ! Admirable richesse de la voix, où l’on distingue clairement gorge et colonne d’air, avec moins de finesse, peut-être, qu’avec The Orchid, mais du fait aussi d’un équilibre tonal plus plein.

Pourtant, l’un de nous fait remarquer que, s’il apporte beaucoup en corps et même plénitude des matières, ce câble est un peu gris, peut-être pas tout à fait assez vivant pour nous combler à 100%.

Mahler : la profondeur abyssale des percussions et du tuba de l’introduction du dernier mouvement procure une impression de meilleure justesse que sur les prédécesseurs, comme mieux accordée en tonalité. Peut-être ce passage permet-il d’attester qu’on manque un chouia de respiration, mais, si on se rapporte à The Orchid, le constat tient de plus en plus clairement à l’équilibre tonal de The Hill, moins montant pour ne pas dire un rien sombre. Ce qui permet à une large zone du spectre de s’exprimer grandement ; ainsi l’entrée des cors est-elle particulièrement mystérieuse, et les frémissements des cordes sont partagés dans une grande intimité.

Les puissants sauts dynamiques sont suivis sans changement de caractère ou autres perturbations - à l’exception d’un imperceptible jaillissement aux canopées de lentes ascensions -, dénotant une très bonne stabilité.

Dani Siciliano : ce disque aide à mieux comprendre un léger phénomène d’extraction qui servait utilement la voix de Agar Agar et révèle ici l’impression de grande lisibilité qui repose sur la théorie d’isoler les évènements, les détourer résolument, peut-être même les extraire au lieu de les intégrer, avec pour résultat de propulser la voix lors des longues élévations de modulations. Un des exemples est audible sur les prises de respiration outrées de la Franciscanaise ; ou encore les courbes des couches croisées, lyriques ou rythmiques (cette piste est incroyablement complexe) qui s’embrouillent parfois, et la note prolongée et montante du chant au bout d’une dizaine de mesures perd ses petites évolutions au profit d’une ligne droite. Très affirmée ! Autrement dit, on a affaire à un câble qui ne manque pas d’autorité et saura révéler des systèmes léthargiques.

 

Pacifica Quartet : les timbres loupent d’un rien une idéale euphorie, surtout si on compare à The Orchid, tandis que la scène - spécieuse ? On n’a pas su trancher ! -, crée une « autre » réalité qui surprend mais fonctionne.

En analysant vraiment ce que nous écoutons (et, pour approfondir la sensation, en changeant de système), on comprend que la capacité de volition ainsi que les amplitudes de tonalités de The Hill sont supérieures dans le bas du spectre comparées au haut (oh oh ?) du spectre.

Ainsi, les pizzicati des violons manifestent via The Orchid des rebonds plus délicieux, alors que le boisé du violoncelle, sa portée organique, sont manifestement plus incarnés grâce à The Hill. Le résultat penche vers la truculence et on comprend tout de suite ce que ce vecteur, de fait pas totalement homogène, pourra apporter sur des enceintes un peu floues dans le bas-médium grave.

Conclusion : une proposition pour le moins aussi ambiguë qu’ensorcelante que ce câble qui nous a obligés à vérifier de nombreux repères avant d’oser écrire. Un choix fort, pas universel mais incontestable en termes de rapport qualité/prix.

Timbres et équilibre tonal DIAMs 5 Vert
Scène sonore DIAMs 5 Vert
Réalisme des détails DIAMs 5 Vert 
Swing et dynamique DIAMs 5 Vert
Expressivité DIAMs 5 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 5 Vert 
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

Comme quoi des notes ne signifient pas grand-chose.

THE HILL 6

The Cliff

Carnaval des Animaux : passée la sensation que le gain est un peu plus élevé sur les « Kangourous » et après un moment à s’habituer (tiens, c’est drôle, on l’a déjà dit pour The Orchid), on savoure des timbres plus riches, d’une lecture plus sensible et modulante que les câbles sus cités.

THE CLIFF 4Diam

La scène sonore existe enfin dans sa plénitude et la précision des dimensions relatives, et ce dans une acoustique de salle mieux définie.

Le piano qui accompagne l’Eléphant est légitimement placé en retrait. Il n’est pas épargné de quelques petites duretés mais, à ce stade, ça appartient essentiellement au disque. L’expression enjouée des Kangourous est très supérieure. Par rapport à notre référent « X » de prix comparable, on comprend un peu moins bien que l’instrument utilisé sur « Aquarium » est un glockenspiel à la façon d’un harmonica de verre (ce qui n’apparaissait pas sur les câbles précédents où on aurait juré que « C’est un harmonica de verre ! »), mais l’ensemble est manifestement moins potelé et par conséquent (ou est-ce le contraire ?) plus délicatement modelé. Suaves vibrations des violoncelle et contrebasse.

Ce câble est rapide, et même incisif quand c’est nécessaire.

Die Schöne Müllerin : Andrè Schuen nous expose les finesses de son engagement et phrasé, magnifiques, et son timbre est à la fois clairement délectable et incarné.

En outre et paradoxalement, alors qu’il a reculé de quelques pas - ce qui rend l’atmosphère de salle plus intelligible -, le baryton témoigne d’un aplomb physique conquérant.

Superbe élocution où les dentales sont naturelles dans leur complétude. Travail du souffle et de la « respiration » remarquablement juste où gorge et tête sont sollicitées avec une rare maîtrise.

La rythmique du piano, s’intercalant dans les pleins et déliés du chant, procurent une expressivité très appréciable.

Les micros dynamiques surpassent notre référent « X » ! Ce qui surprend passablement car ce dernier est un peu plus rapide.

Agar Agar : les alternances de syntaxe dans le grave sont très fermes, ni opulentes ni maigres : équilibrées. Si on apprécie la qualité des réverbérations artificielles, on sait aussi qu’elles pourraient être plus oxygénées ; est-ce dû à l’autorité revendiquée par The Cliff ? Qu’importe, les jolies intonations et le swing de la voix de Clara Cappagli sont tout aussi appréciables que l’indicible conception arythmique des notes basses et percus.

Cet extrait confirme qu’un tel lien installe une plausible scène reconstituée (celle du disque), immuable

Ella Fitzgerald : soudain un thème, ciselé par The Orchid, négligé par The Rock et rajusté par The Hill apparaît dans sa complexion joyeuse et détendue, offert par une chanteuse nettement plus intéressante ! Les ponctuations, la profondeur intime des instruments et le swing extraordinaire de la diva comme de l’orchestre sont sublimés, ondulations et inflexions permanentes, vibrato exceptionnel. Sensibilité et humanité exultent : on retrouve la Grande Dame du Jazz !

Le triangle en début de piste est particulièrement réaliste !

THE CLIFF 3

Mahler : les réverbérations se prolongent plus naturellement encore que précédemment, affinant la perception de la salle. La profondeur de scène n’est pas nettement plus marquée, mais l’atmosphère en est plus riche et le positionnement des instruments plus surement établi. Pas impossible que la scène soit un peu moins large que sur The Orchid (et moins cinémascope que sur The Mountain, oui, oui, j’anticipe), mais plus concrètement posée.

Les entrées ou essors dynamiques des différents pupitres sont souplement énoncées, pas du tout projetées.

Le sens des matières procure une distinction accrue aux timbres : magnifiques trompettes bouchées, mais aussi quelle flûte par ailleurs très sensible et sans la moindre dureté. Le grain du basson donne le frisson ! Bonne sensation de peaux sur la grosse caisse glaçante d’austérité millimétrée. Le relief interne des instruments incruste l’espace.

Le grave est peut-être plus court que parfois, mais tellement précis qu’on s’en délecte effrontément.

Pacifica Quartet : écouté via The Cliff, on comprend que The Rock n’a pas d’aigu ! Ou, plus précisément, ne le sublime pas ! Là où The Hill expose un entre-deux impeccable. Le lien artistique entre les musiciens est retrouvé et même superbe, instaurant le nécessaire mystère à une œuvre qui, mal restituée (suivez mon regard), peut s’apparenter à du bruit plus ou moins contrôlé. La scène a reculé, les silences sont fournis, opiniâtreté et sursauts, timbres, densité et probité s’intègrent à merveille dans un parfait esprit d’équipe – conquérant, c’est vrai - au service de la musique.

Dani Siciliano : on récupère l’air sur le décompte, la broderie est foisonnante et froufroutante. La construction par couches intriquées prend mieux encore son sens, et aussi bien les intonations que les extensions ou tenues de voix s’inscrivent dans un cadencement autrement subtil et émouvant.

L’extrême grave, indispensable pour comprendre ce morceau de bravoure, est ferme et surtout colorié, plus plein et naturellement dense que The Orchid ou The Hill, plus juste que tous les autres. Les percussions s’installent avec évidence et le rebond rythmique fait plaisir à entendre.

Conclusion : un excellent câble surtout rapporté à son prix. On entre directement dans le haut-de-gamme pour un coût encore raisonnable ; on pourra sans hésiter insérer ce câble dans des systèmes très ambitieux. Une véritable découverte.

Voilà qui mérite un Diamant sur Canapé !

Timbres et équilibre tonal DIAMs 6 Vert
Scène sonore DIAMs 5 Vert
Réalisme des détails DIAMs 5 Vert
Swing et dynamique DIAMs 5 Vert
Expressivité DIAMs 6 Vert
Plaisir subjectif DIAMs 6 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 6 Vert

THE CLIFF 2

The Mountain

Et, pour finir, le second câble de ce comparatif que nous n’avons pas compris. Au sens où, plus coûteux que The Cliff, les éventuels points où The Mountain domine, il le fait à coups d’épaule, pas dans une logique qualitative globale.

THE MOUNTAIN 6

Carnaval des Zanimos : certes, on peut considérer que la propreté est supérieure à The Cliff mais aussi parce qu’elle est négociée par discrètes ellipses des notes, des réverbérations, des inflexions. Le lyrisme, indéniable en haut du spectre et correct dans le milieu, l’est moins en bas du spectre.

La scène sonore, large et profonde n’est pas toujours stable, sans qu’on comprenne bien le phénomène. Est-ce dû aux torses bombés de musiciens, plus triomphants que délectables ?

Die Schöne Müllerin : on entend ici un Schubert pré-wagnérien (cela dit, c’est une performance !) tandis que le piano semble blafard comme les plans éclairés à la bougie dans le faux chef d’œuvre de Kubrick, lassants à la longue : Barry Lyndon.

Je me demande par quelle association d’idées j’ai pensé à ce film. Vincent Lindon ? Chantant du Schubert ?

La corrélation entre mélodie et vocables gagnerait à être mieux intégrée et nous épargner l’occultation de syllabes çà et là, accompagnée de légères sifflantes du baryton italo-germanique.

Le jugement peut paraître sévère, mais uniquement parce que nous avons été charmés par The Cliff, et que, en toute légitimité, nous attendions de son grand frère qu’il marque un jalon net !

Car je peux parallèlement revêtir la toge de l’avocat du diable : dans la même période, j’ai aussi testé des câbles profondément prétentieux, coûtant le quadruple de la Montagne (n’est-ce pas un des personnages les moins psychologiquement profonds de The Game of Thrones ?) et je ne sais pas à ce jour comment les rendre à leur propriétaire sans lui dire qu’il a tout faux.

THE MOUNTAIN 4

Agar Agar et Ella Fitzgerald ne nous apportent pas d’éclairage nouveau, ni n’amènent à réviser nos impressions générales.

Mahler : introduction sur une grosse caisse puissante, plus que détendue, la contrebasse ronfle hardiment, mais plus de grain ne nous aurait pas déplu. Les cuivres sont plutôt bien caractérisés. La scène sonore est décidément ultra large au détriment d’une parfaite précision. Les fluctuations mystérieuses peintes par le chef finlandais ne sont pas au rendez-vous, les lignes fines des cuivres et cordes modulant certes joliment mais avec une tendance au lustrage. Beau timbre et belle présence du basson, lui aussi manquant de matière.

Sur la longueur, on confirme la sensation que ce câble est grassouillet.

Et alors : Moi aussi je suis grassouillet et ça ne retire rien à mes qualités !

Mmhhh ? Ouais, bon ça va…

Sans aucun doute, The Moutain est un câble « dédié ». Je suppose que son ipséité trouvera sa place dans des systèmes (ou chez des particuliers) qui ont besoin ou envie d’un surcroît d’énergie à tout prix, le plus grand que nature, spectacle à tous les étages.

Donc, pas notre truc, mais soit…

 

Timbres et équilibre tonal DIAMs 4 Vert
Scène sonore DIAMs 4 Vert
Réalisme des détails DIAMs 4 Vert
Swing et dynamique DIAMs 4 Vert
Expressivité DIAMs 1 Vert5gris
Plaisir subjectif DIAMs 5 Vert
Rapport qualité / prix DIAMs 3 Vert

THE MOUNTAIN 1

A l’issue de ce long travail de test comparatif apparaît clairement et étonnamment une hiérarchie « musicale » au sein d’une même gamme, que, bien évidemment, d’autres chroniqueurs contesteront hardiment (allez-y les gars, vous êtes si prévisibles). Qui atteste la démarche d’un fabricant dont la vocation est de fournir des câbles pour tous les goûts, partant du principe que, des goûts et des couleurs, on ne discute pas.

Nous si : la haute-fidélité n’étant pas un art en soit mais un transmetteur d’âme, nous considérons (un peu isolés, certes) que goût et couleurs opposent trahison à honnêteté.

Alors, pardon à celui qui a eu le courage de nous proposer ce défi en pleine connaissance de notre positionnement sur le sujet.

 

Car, si nous devinons sans le moindre doute ce qu’apprécieront certains (les hifistes qui pensent « compensation », « subjectivité » et j’oublie la litanie navrante des contre-vérités assénées en étendard) dans ce que nous n’avons plus ou moins aimé, nous avons cependant vu émerger cinq câbles plus particulièrement intéressants du lot des sept proposés !

Pas si mal si l’on prend en compte la volonté de répondre à toutes les envies revendiquée par le concepteur.

 

Notre quarté ?

The Cliff, tout simplement excellent dans sa gamme de prix et au-delà.

The Hill, son vrai rival étant The Cliff.

The Orchid, typé, soit, mais si vivant et expressif et qui aura en outre la bienveillance de dégraisser tant de système boueux !

The D501 et The Second, dont le rapport équilibre / prix est possiblement unique. Et les prix si proches de The Orchid qu’ils se concurrencent tous les trois.

Comme ça, pour voir, nous avons aussi comparé, après avoir finalisé les essais, le vainqueur de la comparaison à un câble de référence très haut-de-gamme cette fois (8 800 €).

Bien sûr (et heureusement) on a vérifié que sur un excellent câble coûtant 9 fois moins cher (The Cliff donc) l’on perdait un certain nombre de pétillements, de pépites cachées dans les ombres, de pétrissage des modelés, mais en considérant aussi ce qu’on soupçonne depuis un moment, à savoir que ce câble THDG n’est pas irréprochable, notamment par une certaine forme d’afféterie dans les réverbérations hautes et bizarreries sur les notes élevées du violon.

 

Et, à titre personnel, pas sûr, compte tenu de l’écart de budget, que je ne choisisse pas « The Cliff »

THE CLIFF 4Diam

THE ORCHID 4Diam

 

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