Accuphase DP430, un lecteur tout simplement impressionnant !
Ecoute de ce lecteur CD couplé à un convertisseur (DAC) permettant l'ajout d’autres sources numériques.
Par LeBeauSon - février 2018
Petit préambule : vous comprendrez dans les mois et années à venir (j’espère) que la notoriété des grandes marques ne nous bouleverse pas en elle-même, elle n’est pas la preuve d’une qualité, et nous sommes plus attentifs à l’inventivité de petites structures qu’aux dogmes des grandes.
Pourtant, découvrir un nouvel Accuphase est toujours un instant impressionnant. Evidemment les non-initiés diront « ah bon, pourquoi ? », « C’est quoi, c’est qui Accuphase ? »
Il est vrai que, nous qui sommes familiers de la haute-fidélité et une partie de son histoire, avons facilement tendance à oublier que pour beaucoup de nos concitoyens, les noms de tous ces patronymes qui nous font vibrer ne signifient pas grand-chose, au-delà de Sony, Bose, Bang & Olufsen, ces mêmes emblèmes qui procurent généralement un frisson de mépris aux « connaisseurs ».
Comme quoi…
Accuphase est une marque japonaise, née en 1972, rapidement venue bouleverser les standards du haut-de-gamme et se positionner par exemple face à un des jalons de l’excellence bien implanté à l’époque, l’américain McIntosh et ses beaux yeux bleus. Je ne parle pas de l’inventeur de l’imperméable ni de l’architecte émérite (Arts and Crafts) et ses chaises aussi superbes qu’inconfortables.
Accuphase n’a jamais dévié d’une ligne d’exigence depuis sa création, fidèle à certains principes techniques, esthétiques et commerciaux, le look des produits notamment, avec la façade épaisse en aluminium de couleur « Champagne », la production en quantité déterminée à l’avance, une gamme parallèle d’amplificateurs Classe A d’un côté (avec quelques pièces très très impressionnantes) et Classe AB de l’autre. Ah encore des termes abscons. Nous y reviendrons à l’occasion, mais ça n’est pas le sujet car aujourd’hui nous avons le bonheur de découvrir un nouveau lecteur CD/DAC de la marque, en l’occurrence l’entrée de gamme, le DP430 qui, pour être précis d’emblée, est le seul lecteur CD puisque les modèles supérieurs sont compatibles SACD.
Est-ce bien utile ?
A chacun d’y réfléchir. Bien sûr, ils sont aussi censés aller plus loin. Je vois certains d’entre vous sourire : pas loin de 6 000 €, et c’est de l’entrée de gamme ? Eh oui, c’est aussi ça la haute-fidélité.
Mais, dès le déballage de l’appareil, on voit bien qu’on côtoie l’aristocratie. Conditionnement vaste et rassurant, pensé aussi bien pour protéger que pour attraper l’objet plutôt lourd (14 kgs) quand on se souvient que c’est un lecteur CD.
On retire - fébrilement ? - la housse ouatée qui recouvre le bijou-joujou : pas de doute, les vertus mécaniques Accuphase sont au rendez-vous, exceptionnelle précision des assemblages, sérieux des détails, coque idéalement galbée, connectique protégée par des bouchons, la façade à l’ancienne épaisse et finement microbillée, le grand rectangle des afficheurs au-dessus du tiroir central idéalement ajusté regroupe autour du logo illuminé de vert les indications de pistes d’un côté (nombre total et piste en cours) et la durée de l’autre, ainsi que le niveau de sortie ajustable.
Dire si l’objet est beau ou pas, chacun décidera : vieillot pour certains, délicieusement vintage pour d’autres, qu’importe, la présentation est cossue et on en a pour son argent.
Les afficheurs indiqueront éventuellement l’entrée que vous choisirez ainsi que la fréquence d’échantillonnage car ce lecteur peut aussi servir de convertisseur (DAC) autonome raccordé à une source numérique extérieure via 3 entrées, optique, coaxiale et USB asynchrone. Profiter depuis un ordinateur, ou encore depuis un lecteur de réseau, des services de Streaming, en haute résolution par Qobuz par exemple, ou de vos fichiers de diverses sortes bichonnés par un convertisseur de haute volée est donc parfaitement possible via ce lecteur très complet.
Complet car le DAC sait lire des fichiers jusqu’à 32/384 ou DSD 11,2, (par l’entrée USB) ce qui permet d’envisager l’avenir sereinement. Pour les néophytes : le DP430 est branché futur…
Complet car il est muni de sorties symétriques ou asymétriques pour choisir le branchement le mieux adapté à votre amplificateur. Encore un point qu’il nous faudra éclaircir dans la rubrique « guide » d’ici peu…
Belle télécommande métallique couleur champagne, complète, lisible (eh oui), faut dire qu’elle est de grandes dimensions. Accès facile aux piles, ne souriez pas, ce n’est pas toujours le cas.
Allez, tout ça c’est bien gentil, mais il est temps de passer à l’écoute maintenant. on cause, on cause, on occupe l’espace afin de laisser l’appareil chauffer car comme tous les éléments électroniques en haute-fidélité, cette somptueuse babiole donnera le meilleur d’elle-même une fois stabilisée en température.
Pour autant, de ce que nous connaissons des Accuphase, ce ne sont pas les plus capricieux sur ce point. Allez hop, le tiroir s’ouvre et se referme avec douceur avalant la première galette argentée.
Honnêtement, je ne me lance pas dans les écoutes avec un à-priori forcément favorable ayant estimé pendant longtemps que les Accuphase d’introduction à la gamme ne se démarquaient pas toujours du commun.
Toutefois, les productions depuis quelques années incitent régulièrement à réviser ce jugement. Aussi je ne résiste pas à l’envie de le déclarer dès maintenant : le DP430 contribue aisément à me rassurer : un « petit » Accuphase, ça chante, ça rayonne et sans fausse note.
RICHESSE DES TIMBRES & ÉQUILIBRE TONAL
L’équilibre tonal est un régal que ce soit en lecture CD ou en conversion de fichiers extérieurs. L’homogénéité est évidente, voire naturelle, et surtout ne varie pas dans les écarts dynamiques, pas de resserrements ou de crispations sur les forte, pas de simplification sur les instants délicats, proches du silence, une cohérence sans faille.
Sur un fichier DSD qualitatif (3ème symphonie de Mahler par Ivan Fischer dirigeant le Budapest Festival Orchestra), on sera même surpris par la rutilance des cuivres qui contourne toute vulgarité, toute tension, au profit d’éclats spontanés. Les cordes sur ce même instant émergent dans un bienveillant moelleux.
Les timbres se répandent expertement, denses, concrétisés (d’une plénitude un peu supérieure en lecture de fichiers ?), se répondent ou se déploient posément, imprimant une justesse relaxante, la palette est variée, plus pastelliste qu’éclatante soit, mais cette délicatesse générale se retrouve partout dans l’expression majestueuse de cet appareil, qui enchaine les notes avec un lien remarquable, une déambulation continue, une fluidité nuancée, onctueuse et soyeuse, sans écueil d’épaisseur, de lenteur, de beauté factice, de flagornerie hifiste.
SCÈNE SONORE
La restitution huilée comme un bel orchestre, expliquée ci-dessus, se déploie dans un sentiment d’aération, de respiration, qui procure une ampleur bienvenue pour écouter des heures d’affilée sans fatigue, belle stabilité latérale qui sait déborder les enceintes, un placement en profondeur possiblement un peu moins précis, définissant une atmosphère plus qu’un véritable relief, mais ce critère est souvent si délicat à estimer.
La lecture de fichiers Haute-résolution de qualité implantera une théâtralité plus nettement définie.
RÉALISME DES DÉTAILS
Sans doute le DP430 n’est-il pas le plus résolvant des lecteurs (sinon à quoi bon une gamme ?), mais la cohérence consommée exclue toute frustration, tout manque ou sensation de voile, et permet de vivre la musique sereinement, sans rien perdre de l’engagement des musiciens même si on n’atteint pas un sommet d’expressivité (honnêtement, les sommets d’expressivité, on les compte sur les doigts d’une main…).
C’est un point intéressant car nous sommes ici dans ces cas rares où une inévitable simplification, parce qu’elle est maitrisée, ne nuit en rien à la perception de l’essentiel, les rebonds, les éclats, les frémissements et les variations rythmiques.
QUALITÉ DU SWING
Le DP430 exploite un sens avéré de la cadence, plus dans la fluidité que dans le percutant ; mélodiste plus que puncheur, il procure rapidement une obsédante envie de danser, tanguer, balancer, et sait pulser si on lui confie Rage Agains The Machine…
Vraiment je suis séduit, je trouve ce superbe lecteur supérieur en lisibilité, rythme et nuances, si j’ose me permettre, au souvenir que j’ai du DP550 pourtant plus haut de gamme et remplacé depuis par le DP560 qui, s’il a suivi la même évolution, promet de grandes heures quand on nous le confiera.
PERCEPTION D’ENSEMBLE
Raffinement et délicatesse, justesse tonale, définition tout en délicatesse, un mélange d’élégance et de savoir-vivre, de poésie et de verve, tout est là pour installer le DP430 durablement dans votre salon, un de ces appareils pouvant revendiquer fièrement l’appellation haute-fidélité qui, comme le dirait un ami, est un engagement de long terme, d’autant que la réputation de fiabilité d’Accuphase est établie depuis belle lurette.
Belle lurette, ça se dit encore ? Surement pas. Des lustres alors…
A l’heure où se pose la question de la pertinence d’investir dans un lecteur CD alors que déferlent les solutions de lecture réseau, le DP430 rassurera ceux que cette nouvelle approche inquiète : profiter longtemps d’une vaste CD-thèque et creuser patiemment le sillon des merveilles de la haute-résolution grâce à un même objet est envisageable sans état d’âme.
Caractéristiques techniques
OUTPUT VOLTAGE AND IMPEDANCE
BALANCED: 2.5 V, 50 ohms, balanced XLR type
LINE: 2.5 V, 50 ohms, RCA phono jack
Output Level Control 0 dB to –60.0 dB in 1-dB steps (digital)
Digital Processor Section
DIGITAL INPUTS :
COAXIAL Format : IEC 60958 AES-3 compliant
Suitable cable : 75-ohm coaxial digital cable
OPTICAL Format : JEITA CP-1212 compliant
Suitable cable : JEITA standard optical fiber cable
USB Format : USB 2.0 Hi-Speed (480 Mbps) compliant
Suitable cable: USB 2.0 cable
Sampling Frequencies
COAXIAL : 32 kHz to 192 kHz (16 to 24 bits, 2-channel PCM)
OPTICAL : 32 kHz to 96 kHz (16 to 24 bits, 2-channel PCM)
USB : 32 kHz to 384 kHz (16 to 32 bits, 2-channel PCM) 2.8224 MHz, 5.6448 MHz, 11.2896 MHz (1-bit 2-channel DSD) (11.2896 MHz: ASIO only)
D/A Converter 4MDS principle
Frequency Response 0.7 to 50,000 Hz +0, –3.0 dB
Total Harmonic Distortion 0.0008% (20 to 20,000 Hz)
Signal-to-Noise Ratio 117 dB
Dynamic Range 113 dB
Channel Separation 113 dB
Transport Section
Format :
Standard CD format Quantization: 16 bits
Sampling frequency: 44.1 kHz
Error correction principle: CIRC
Number of channels: 2
Revolution speed: 500 to 200 rpm (CLV)
Scan velocity: 1.2 to 1.4 m/s, constant
Data Read Principle Non-contact optical pickup
Laser Diode GaAlAs (double hetero-junction visible-spectrum semiconductor laser diode) Wavelength: 667 nm
TRANSPORT OUTPUTS
COAXIAL Format: IEC 60958 compliant
OPTICAL Format: JEITA CP-1212 compliant
General
Power Requirements 120/220/230 V AC, 50/60 Hz
(voltage as indicated on rear panel)
Power Consumption 13 W Max.
Dimensions Width: 465 mm (18.3˝)
Height: 151 mm (5.9˝)
Depth: 393 mm (15.5˝)
Mass 14.0 kg (30.9 lbs) net 20.0 kg (44.1 lbs) in shipping carton G