SÉLECTION DE DISQUES





Yilian Canizares - Invocatiόn

Naive janvier 2017 -World Music


Redécouverte de cet oasis de charme, voyage exotique entre jazz et rythmes cubains variables, taquinés de quelques jeux de slam, à l’occasion de la nouvelle édition « de luxe » proposée par Naïve et donc disponible en HR sur Qobuz.

A trois exceptions près, les titres sont composés par la jeune femme, qui est aussi une violoniste chevronnée.

Elle est accompagnée dans ses digressions imagées par Daniel Stawinski au piano (excellent !), David Brito, basse et contrebasse et Cyril Regamey batterie et percussions.

On devine une artiste qui refuse de s’enfermer, navigue joyeusement de la berceuse languide à la danse impétueuse, imposant sa voix structurée, profonde qui sait cajoler comme exulter, moins irrésistible quand elle force ou « scate » toutefois ; très présent, son violon particulièrement lyrique peut installer un discours néo- classique précis et virtuose pour s’envoler dans des élans enflammés, suaves ou âpres selon les instants. L’instrument très boisé développe une belle palette harmonique rarement utilisée dans le jazz. Si c’en est.

Les musiciens suivent volontiers la maîtresse des cérémonies dans ses ondulations variées revendiquant une vraie modernité par des arrangements originaux, accompagnent aisément son swing si vivant, spontané, imprégné des bars à musique de Cuba comme des crépuscules d’Afrique, dans le chant ou le jeu de violon, la rythmique gambadant sur une contrebasse piquée, vive, précise et un jeu de batterie animé.

« Invocatiόn » est de ces beaux disques qui font voguer vers les plages ensoleillées, les crépuscules félons, les collines verdoyantes accablées de moiteur, les villes décaties et paresseuses qui vénèrent les esprits de la fête, sans tomber dans la mièvrerie ou le folklore, beaucoup grâce à la place inédite accordée à un violon aux teintes scintillantes…

Prise de son précise, donnant une belle résolution à chaque protagoniste. J’aurais préféré une proposition plus globale, aérée et souple, mais c’est très personnel. Manque de relief.

 

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